La farine est obtenue par un broyage fin des grains de céréales, en général du blé tendre. Cette opération est appelée la mouture.

Mais la poudre obtenue après broyage n’est pas blanche, mais marron clair, à cause de l’enveloppe des grains. C’est cette farine brute que l’on nomme « farine complète« , ou encore farine de type 150.

Il est possible de « blanchir » la farine en éliminant plus ou moins le son, c’est à dire l’enveloppe des grains. On obtient alors :

  • la farine bise, ou farine de type 110, qui contient un peu de son
  • la farine blanche classique, dite aussi farine de type 55, que la plupart des ménagères utilisent
  • la farine parfaitement nettoyée de toute trace de son (farine type 45), plus chère, utilisée en pâtisserie

Mais est-il possible de fabriquer sa propre farine ?

Oui, avec un peu de patience et un minimum de matériel.

J’ai essayé de fabriquer ma farine maison à partir de grains de blé tendre, bio si possible, car il paraît que les pesticides utilisés en agriculture « moderne » se concentrent essentiellement dans l’enveloppe des grains.

Grains de blé tendre bio, que l’on trouve facilement dans les magasins bio.

Une fois la matière première trouvée, il me fallait un outil pour moudre. La mouture peut être soit manuelle (avec un pilon par exemple), soit mécanisée (avec un moulin à farine électrique). Malheureusement, je n’ai pas de pilon et la seconde option est assez chère (comptez 200 € pour un bon moulin).

J’ai donc opté pour le moulin à café de mes grands-parents, très rustique et entièrement manuel !

Le fonctionnement est très simple : on verse une poignée de grains dans la réserve en haut, on ferme le « dôme » de protection en métal, puis on tourne ! Personnellement, je m’assoie et je coince le petit moulin entre mes genoux pour pouvoir tourner vite.

Lorsque le mécanisme n’oppose plus de résistance, c’est que tous les grains sont broyés. On peut alors récupérer le contenu du tiroir et le vider dans un bol.

Grains de blé moulus avec un petit moulin à café.
On remarque bien la présence du son, l’enveloppe sombre des grains.

L’étape suivante consiste à tamiser le broyat. Là encore, j’ai utilisé ce que j’avais sous la main, à savoir une petite passoire à mailles fines.

Comparatif : farine maison contre farine du commerce

A droite, le résultat après tamisage simple, à gauche le résultat après re-broyage du résidu obtenu lors du tamisage (un peu plus de son de blé est présent, d’où une couleur plus sombre) :

Voici les différentes variétés de farine que l’on peut trouver dans le commerce, comparées à la farine maison obtenue :

On constate que la farine maison est plus « granuleuse », plus proche de la texture de la semoule fine ou du café moulu (normal puisqu’on a utilisé un moulin à café), mais la couleur ne choque pas trop.

J’ai essayé de faire des pains et des gâteaux avec ma farine maison, et le résultat est très satisfaisant. La pate à pain et la pate à tarte, par exemple, sont juste un peu plus sombres en raison de la présence d’un peu de son que je n’arrive pas à éliminer en totalité, mais le goût reste inchangé.

Grâce à cette farine maison, j’ai également réussi à fabriquer du levain naturel.