Passionnée d’astronomie et de jardinage, je me suis naturellement intéressée aux liens qui pouvaient exister entre les 2. Je vous propose dans cette page de lister et d’étudier les différents phénomènes (rotation, cycle, luminosité…) qui lient la Lune et la Terre et pourraient éventuellement être bénéfiques pour jardiner.

Alors, faut-il jardiner avec la Lune ?

La lune exerce-t-elle une action sur la croissance des végétaux ?

Après tout, la rotation de la Lune a des effets non négligeables et parfaitement visibles sur la Terre : les marées !

Les marées, phénomène engendré par la Lune

Eh oui, c’est bien le mouvement de la Lune et sa rotation autour de la Terre qui crée les marées. Et personne ne peut le nier, ce phénomène étant récurrent, visible, mesurable et parfois très impressionnant. L’eau des océans, située à la surface du globe terrestre, est attirée par la force de gravitation exercée par la Lune. Cette masse d’eau, mobile et malléable, se déforme au gré des rotations de la Lune. Un bourrelet d’eau se forme à la surface de la Terre et « suit » la Lune dans son périple, avec toutefois un léger effet retard, décalage dû à la difficulté de mouvoir une si grande quantité d’eau, à cause de son inertie. Ce phénomène nous donne un effet parfaitement visible sur terre : le cycle double de marée montante et descendante, qui a lieu en 24 h 50.

Mais revenons à notre jardin… Doit-on sortir les éphémérides lunaires pour jardiner avec la lune ?

Analysons les différents phénomènes lunaires et tentons d’y voir plus clair.

Lune montante, lune descendante ?

Lune montante et lune descendante est un phénomène tout à faite différent des phases de la Lune (les « croissants »). Dans ce cas, on s’intéresse à la hauteur de la Lune dans le ciel.

Au cours d’un jour, la rotation de la Terre sur elle-même fait que nous voyons le Soleil se lever à l’Est, atteindre son zenith à midi (son midi à lui, différent de notre « midi » indiqué par une montre selon que l’on est à l’heure d’hiver ou l’heure d’été), puis se coucher à l’Ouest. Et selon la saison, le Soleil est très haut au zenith en été, et nous accable de chaleur, ou au contraire plus bas en hiver, et ses rayons rasants réchauffent péniblement l’atmosphère…

Pour la Lune, c’est exactement pareil ! La rotation journalière de la Terre sur elle-même, associée au mouvement de la Lune autour de la Terre, font que la Lune n’est pas toujours à la même hauteur dans le ciel quand elle passe à son zenith.

Une nuit donnée, lorsque la Lune est bien visible, repérez sa hauteur lorsqu’elle passe à son Zenith (pile en direction du Sud). La nuit suivante, renouvelez l’observation. La Lune ne passera pas au Zenith à la même heure, et en plus elle ne sera pas à la même hauteur dans le ciel !

Si elle est « montée » dans le ciel, vous êtes en Lune montante.
Si elle est « descendue », vous êtes en Lune descendante.

C’est aussi simple que ça !

Lune montante ou descendante : quel effet sur les plantes ?

Dans ce cas, c’est la hauteur de la Lune par rapport aux plantes qui peut jouer un rôle.

En effet, comme tout corps massif, la Lune exerce une force de gravitation. Nous avons vu que cette force est responsable des marées à la surface du globe terrestre.

Son cycle de rotation autour de la Terre, combiné avec la rotation de la Terre sur elle-même en un jour, fait que nous voyons la Lune tourner autour de nous comme un moustique tourne autour d’une lampe. La Lune se retrouve donc tantôt « à gauche », tantôt « à droite », tantôt « au dessus », tantôt « en dessous » (de l’autre côté du globe terrestre, en fait !) par rapport à nous, êtres vivants et plantes !

Par analogie avec le phénomène des marées, on peut supposer que la rotation de la Lune a un effet non négligeable sur les plantes, et en particulier sur les liquides qu’elles contiennent, comme la sève par exemple. Je pense que ce « va et vient » de liquides, même imperceptible, joue un rôle léger mais non négligeable dans le développement des plantes et des êtres vivants.

Alors, faut-il tenir compte de ce mouvement journalier pour jardiner avec la Lune ?

De la même manière que certaines marées ont des coefficients plus forts que d’autres, je pense que l’effet de la Lune sur les plantes fluctue au cours du temps. Pourquoi ne pas en tenir compte ? Cela ne coûte rien…

Lune croissante, lune décroissante ?

Vous vous souvenez sans doute du moyen mnémotechnique que l’on apprend petit… Quand on peut dessiner un P, la Lune est dans son Premier quartier. Quand on peut dessiner un D, la Lune est dans son dernier quartier.

Et bien pour savoir si la lune est croissante ou décroissante, il suffit de suivre les phases de la Lune. Selon les positions relatives des 3 astres (Lune, Terre et Soleil), la visibilité de la Lune évolue nuit après nuit. Si la Lune, au cours de sa rotation, se retrouve entre la Terre et le Soleil, on ne peut théoriquement la voir que de jour car elle dans la même direction que le Soleil. Or le Soleil nous « aveugle » et nous empêche de la voir. Nous sommes donc à la Nouvelle Lune, elle est invisible.

A l’inverse, lorsque Lune et Soleil sont exactement à l’opposé par rapport à la Terre, le disque lunaire est visible de nuit. Et comme la face de la Lune  tournée vers nous est alors totalement éclairé par le Soleil, nous voyons une Pleine Lune, magnifique et lumineuse dans le ciel.

Entre ces 2 extrêmes du cycle lunaire, toutes les phases intermédiaires sont possibles, depuis un mince filet de Lune, le premier croissant, le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier, le dernier croissant et la nouvelle lune.

Phases de la Lune, en fonction de sa position par rapport au Soleil et à la Terre (illustration : Orion 8)

Lorsque d’une nuit sur l’autre la partie éclairée grandit, on parle de Lune croissante. Cela se produit lorsqu’on passe de la nouvelle Lune (lune noire, invisible) à la pleine lune.

Inversement, durant la quinzaine de jours où la lune passe de la Pleine Lune à la Nouvelle Lune, on est en Lune décroissante. Le pourcentage de la partie éclairée diminue nuit après nuit.

En résumé, pour savoir si la Lune est croissante ou décroissante, il faut s’intéresser aux croissants.

Lune croissante, lune décroissante : quel effet sur les plantes ?

La pourcentage de la partie éclairée depuis la Terre (= éclairée par le Soleil) évolue nuit après nuit, depuis la Nouvelle Lune (lune invisible) jusqu’à la pleine Lune, où la face visible de la Lune est éclairée à 100%, et visible à 100% depuis la Terre. Et le cycle se répète inlassablement mois après mois.

A mon humble avis, le seul phénomène qui influe sur le jardin entre lune croissante et lune descendante est l’éclairage nocturne dont bénéficient les plantes. Cela a-t-il un effet sur leur croissance ? Je le pense. De la même manière que la différence de luminosité du Soleil selon les saisons (été / hiver) indique aux plantes que c’est le moment idéal de se développer, ou au contraire de se mettre en sommeil, je pense que la luminosité supplémentaire apportée par la Pleine Lune influe – très légèrement – sur le développement des plantes.

Quid lorsqu’il y a des nuages ou du brouillard un soir de Pleine Lune ? C’est un autre débat dans lequel je ne me lancerai pas !

Certains m’opposeront que c’est la chaleur apportée par le Soleil qui rythme le cycle végétatif des plantes, ou encore que c’est l’allongement de la durée des jours (et donc de la durée d’éclairement) qui joue. C’est vrai !

Nous avons à faire à un ensemble de facteurs, entre autre : conditions climatiques, pluviométrie, durée d’ensoleillement, température, … et le petit supplément de lumière apporté par la Lune.

Les jours racine, feuille, fleur, fruit

En raison de la rotation de la Terre autour du Soleil, et de la Lune autour de la Terre, le Soleil et la Lune se déplace dans le ciel, heure après heure, jour après jour. Soleil et Lune suivent une orbite contenue dans le plan de l’écliptique. Cela signifie que vu depuis la Terre, le Soleil et la Lune se déplacent dans le ciel en passant toujours devant les mêmes constellations : les constellations du Zodiaque. Celles des 12 signes astrologiques !

Dans la Grèce Antique, et même les civilisations précédentes, les astronomes de l’époque ont observé les étoiles avec attention, et ont donné des noms à certains groupes d’étoiles remarquables, en fonctions des choses ou des scènes qu’ils semblaient représenter.

Les constellations traversées par le Soleil et la Lune prenaient une dimension toute particulière à cause des croyances véhiculées à l’époque. Depuis, ce sont les astrologues (et non pas les astronomes, qui sont des scientifiques) et autres voyants qui se sont emparés de ces croyances pour établir leurs prévisions et autres prémonitions.

Bref, revenons à nos moutons : les 12 constellations du Zodiaque !

Pour aller plus loin dans les croyances, les astrologues les ont réparties en 4 groupes de 3, et selon l’élément fondamental associé à ces 12 figures (feu, terre, air, eau), des jardiniers superstitieux ont proclamé que telle ou telle partie des plantes étaient favorisées lorsque la Lune passe devant telle ou telle constellation :

  • Constellations de Feu : Bélier, Lion ou Sagittaire –> Jour fruit
  • Constellations de Terre : Taureau, Vierge ou Capricorne  –> Jour racine
  • Constellations d’Air : Gémeaux, Balance ou Verseau –> Jour fleur
  • Constellations d’Eau : Poissons, Cancer et Scorpion –> Jour feuille

Autant pour les phases de la Lune, et le Lune montante et descendante, je veux bien croire que la Lune pourrait avoir une influence, même minime et difficilement mesurable, sur le développement des plantes, autant là, par contre, je dis NON !!!

Je ne crois absolument pas à ces Jours Racines, Jours Feuilles, Jours Fleurs et Jours Fruits. Pourquoi ? Imaginons que les braves observateurs de l’Antiquité aient vu et « dessiné » la figure d’un dragon à la place du poisson, en reliant différemment les étoiles caractéristiques de cette constellation ? Un « jour feuille », associé à la constellation du Poisson, serait alors associé à l’élément feu, c’est à dire un « jour fruit »; Cette classification ne repose sur rien de concret, rien de scientifique et démontrable. Pour moi, ce n’est qu’une construction de l’esprit humain.

Au final, faut-il jardiner avec la lune ?

Comme je l’ai longuement développé sur cette page, je suis prête à croire que certaines caractéristiques de la Lune peuvent avoir une influence, aussi minime soit-elle, sur le développement et la croissance des plantes. Je pense notamment à la gravitation et la luminosité.

En revanche, je pense que les Jours Racines, Jours Feuilles, Jours Fleurs et Jours Fruits sont des inventions, des croyances, des balivernes sans fondement. Si cela peut rassurer ou mettre en confiance certains jardiniers, et les aider ainsi à mieux répartir leur semis, leur donner un calendrier précis qui les aide à gérer leur jardin au mieux, pourquoi pas ! C’est juste que je n’adhère pas, personnellement, à ces histoires de Jours Racines, Jours Feuilles, Jours Fleurs et Jours Fruits.

Donc, au final, je suis plutôt pour jardiner avec la Lune. Mais en pratique, malheureusement, je ne peux jardiner que les week-end, ou rarement en semaine, lorsque mon travail me le permet. Autre frein : la météo ! Partant du principe que les pluies, le gel, la sècheresse (…) sont des phénomènes dont l’impact sur les cultures est beaucoup plus fort, ou en tout cas perceptible, que les effets de la Lune. Je préfère donc caler mon calendrier de jardinage sur les conditions météo plutôt que le calendrier lunaire.

Mais après tout, vous êtes libres de faire comme bon vous semble, je ne vous en voudrais pas ! 🙂