De prime abord, le mot « astronomie » fait sérieux, scientifique et compliqué. Sans parler du mot astrophysique…

Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que nos yeux, ou une simple paire de jumelle, suffisent pour contempler les merveilles du ciel.

Que peut-on voir à l’oeil nu ? La Lune bien sûr !

La Lune est notre satellite naturel ! Elle est située à 384 000 km de la Terre et mesure 3474 km de diamètre. Cela signifie que, bras tendu, l’extrémité de notre pouce suffit à la masquer. Etonnant non ? Elle a l’air si grande et si lumineuse dans le ciel.

La pleine Lune, avec de nombreux cratères et mers visibles
La pleine Lune, avec de nombreux cratères et mers visibles

La Lune tourne autour de la Terre, qui elle-même tourne autour du Soleil. Ce manège incessant fait que, jour après jours nous ne voyons pas la Lune de la même manière. Voici l’explication :

Phases de la Lune, en fonction de sa position par rapport au Soleil et à la Terre (illustration : Orion 8)

Chaque phase de la Lune porte un nom : nouvelle lune (1), premier croissant (2), premier quartier (3 – on peut dessiner un P), lune gibbeuse croissante (4), pleine lune (5), lune gibbeuse décroissante (6), dernier quartier (7 – on peut dessiner un D), dernier croissant (8)… et le cycle recommence !

Lors de la Pleine Lune, les cratères et les mers sont faciles à voir.
Les cratères apparaissent comme des ronds blancs ; ce sont en fait les traces (gros « trous ») laissées par la chûte de grosses météorites.
Les mers, quant à elle, ne sont pas remplies d’eau… Ce sont en fait de gigantesques coulées de laves, désormais solidifiées et refroidies.

Voici une carte avec les noms des différents cratères et des mers de la Lune, visibles à l’oeil nu.

Carte de la Lune, avec le nom des cratères et des mers visibles à l’oeil nu ou avec des jumelles.
(photo : Yves / textes : Eric Gaba) La Lune est vue à l’envers, comme dans un instrument d’astronomie.

Viennent ensuite les constellations…

Si vous regardez attentivement le ciel au cours d’une belle nuit noire (loin des villes), vous constaterez que toutes les étoiles ne brillent pas de la même façon : certaines brillent plus que les autres, d’autres semblent un peu rouge, ou bleu…

Les anciens peuples (Grecs, Egyptiens, Chinois…) les contemplaient eux aussi et avaient repérés quelques formes « géométriques », assimilables à des objets ou des personnes. On parle ainsi des constellations de la Grande Ourse (plus connue sous le nom de « casserole »), d’Orion, de Pégase, de l’Aigle, de la Lyre, …

La constellation d’Orion, « le grand chasseur », dessinée par Johannes Hevelius en 1690.
Les ronds symbolisent les étoiles, en fonction de leur éclat.

12 constellations sont particulièrement connues ; ce sont celles associées aux signes astrologiques.

Dans l’ordre (liens vers Wikipédia) : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons, qui achèvent le cycle. Ces constellations sont « spéciales » car elles se situent sur la trajectoire du Soleil, vue depuis la Terre. Les anciens peuples leur ont donc attribué des pouvoirs…

Plus petit, mais tout de même visible : les planètes

Le système solaire compte 8 planètes, dans l’ordre :

Mercure – Vénus – Terre – Mars – Jupiter – Saturne – Uranus – Neptune – (Pluton)

Entre parenthèses, à la fin, j’ai mis Pluton. Cette « mini-planète », située très loin du Soleil, a récemment été enlevée de la liste officielle des planètes. Dommage… car elle permettait de se souvenir de l’ordre des planètes, en partant du Soleil, grâce à une phrase mnémotechnique. La première lettre de chaque mot correspond à la première lettre de la planète correspondante :

« Mon Vieux Théatre Me Joue Souvent Une Nouvelle Pièce »
Mercure – Vénus – Terre – Mars – Jupiter – Saturne – Uranus – Neptune – Pluton

Voici une illustration des 8 planètes du Système Solaire (les tailles respectives des 8 planètes et du Soleil sont respectées, mais pas les distances) :

Les planètes du système solaire (source : NASA)

La nuit, sur la voute céleste, les planètes se distinguent des étoiles car elles ne scintillent pas. Leur point lumineux est « mat ». Comme les planètes et la Terre tournent sans cesse autour du Soleil, la position des planètes dans le ciel évolue de jour en jour. Chaque nuit, seules certaines planètes sont visibles.

5 planètes peuvent être observées à l’oeil nu :

  • Jupiter, la plus facile à voir ; ses 4 petits satellites sont visibles avec des jumelles !
  • Vénus, très lumineuse, toujours à l’horizon. A l’Est juste avant le lever du Soleil, ou le soir à l’Ouest.
  • Saturne, petit point jaune pâle
  • Mars, qui apparait comme un minuscule point rouge
  • Mercure, parfois visible au lever ou au coucher du Soleil (rare)

Pour voir les autres, il faut posséder une lunette ou un petit télescope.

Quand j’étais petite, mon grand-père m’avait offert une petite lunette astronomique, de 50mm de diamètre, comme on en trouve maintenant à moins de 50 € dans les supermarchés ! Avec elle, j’ai pu voir les cratères de la Lune, Jupiter (et sa tâche rouge), Vénus et surtout Saturne !

Bien sûr, on ne voit qu’une toute petite « bille » jaune pâle entourée d’anneaux, bien loin des images de Hubble et de la Nasa, mais c’est époustouflant quand même !

Simulation de Saturne vue dans une petite lunette de 50 mm

Bouquet final : la station spatiale internationale (ISS) !

La Station Spatiale Internationale orbite autour de la Terre à seulement 400 km d’altitude. Son orbite étant très basse, et sa vitesse très élevée, elle fait le tour de la Terre en seulement 1h30 !

Régulièrement, elle est approvisionnée en nourriture et en matériel par la navette spatiale américaine et des cargos Soyouz. C’est également l’occasion de renouveller l’équipage humain : 6 personnes séjournent en permanence dans le vaisseau, et restent en moyenne 6 mois. Tous les 3 mois, la moitié de l’équipage rentre sur Terre et cède sa place à 3 nouveaux astronautes.

Pour être indépendante en énergie, la station possède d’immenses panneaux solaires, grands comme un terrain de foot. Ce sont ces panneaux qui reflètent la lumière du Soleil et nous permettent de voir la Station Spatiale Internationale, tôt le matin ou bien à la tombée de la nuit. Lorsque les rayons « rasants » du Soleil se reflètent dans les panneaux solaires et atteignent la Terre, on peut alors voir un point lumineux se déplacer dans le ciel : c’est l’ISS ! Le point lumineux disparait lorsque la station passe dans l’ombre de la Terre et que ses panneaux ne reflètent plus le Soleil.

Plusieurs sites internet permettent de savoir à quelle heure exactement la station passera au dessus de votre tête. En voici trois :

Voici le genre d’infos fournies par ces sites : la première colonne donne le jour de passage, tandis que les colonnes Starts / Max / Ends, indiquent respectivement la direction et l’heure précise à laquelle la station va apparaître, passer au plus haut puis disparaître.

Enfin, la colonne « Mag » indique la magnitude de l’ISS, à chaque passage, c’est à dire l’éclat maximum qu’elle va atteindre. Plus le chiffre est négatif, plus la station sera lumineuse ! Par exemple, l’ISS sera très belle le 14 avril à 6h11 (mag = -2,7), un peu moins lumineuse le 15 avril à 6h38 (mag = -1,4).

Passages de l’ISS. En bas à gauche, l’ISS telle que l’on peut la voir depuis l’espace.
En bas à droite : l’ISS frôle parfois la Lune. Mais ce n’est qu’une illusion : elle passe entre la Terre
et la Lune, à seulement 400 km de nous, mais reste à près de 380 000 km de la Lune !
Avec de très bonnes jumelles, ou un télescope, il est alors possible de distinguer ses panneaux solaires.

Bref, vous l’aurez compris, pratiquer l’astronomie ne demande pas beaucoup de moyens pour débuter. J’encourage tous les enfants (et les parents) à se mettre à l’astronomie.